La conciliation travail-vie personnelle peut représenter un défi en soi. Si on doit en plus composer avec un facteur aussi imprévisible que l’asthme, cela peut représenter une tâche impossible, et on peut avoir l’impression de devoir renoncer à des activités qu’on apprécie ou négliger certains aspects importants de sa vie.
La vie sociale est l’un de ces aspects souvent négligés.
Il est difficile de maintenir l’équilibre entre les différents aspects de sa vie. J’ai réalisé que je n’y arrivais pas lorsque mes amis ont cessé de m’inviter à des activités parce qu’ils savaient que je n’y participerais pas. Ils croyaient que je me laissais submerger de travail, et ne comprenaient pas que je faisais seulement mon possible pour remplir mes obligations. Je faisais tout ce que je pouvais, mais j’arrivais à peine à maintenir la tête hors de l’eau, à l’image d’un canard donnant l’impression de flotter paisiblement en surface, mais battant des pattes vigoureusement sous l’eau.
À un certain moment, la pression est devenue trop forte au travail. J’aime mon travail et j’en faisais ma priorité absolue. Un jour, lors d’une évaluation, mon patron m’a demandé ce que je faisais en dehors du travail, et je me suis effondrée. J’ai dû admettre que la prise en charge de l’asthme occupait tellement d’espace dans ma vie que je ne parvenais à faire rien d’autre en dehors du travail. J’étais incapable de m’adapter ou de rompre le cercle vicieux.
Lorsqu’on se bat pour quelque chose qu’on aime, il est difficile de reconnaître sa défaite. Je suis toutefois heureuse de l’avoir fait, car être franche avec mon patron au sujet de ma situation m’a aidée à mettre des stratégies en place, et c’est l’une des meilleures choses que je pouvais faire.
Lors de mon retour au travail, nous avons examiné ce que je ressentais et ce que je croyais pouvoir être en mesure de gérer. Nous avons pris des mesures pour réduire mes responsabilités afin de diminuer la pression et de me permettre de récupérer physiquement. Je ne le réalisais pas à ce moment, mais diminuer ma charge de travail me permettait d’avoir plus d’énergie en dehors du travail et de consacrer un peu de temps à ma vie sociale.
Je m’inquiétais cependant qu’on me voie m’adonner à des activités sociales alors que j’avais de la difficulté au travail. J’avais peur de ce que les autres en penseraient, et j’avais l’impression de devoir conserver mon énergie pour le travail. Mon patron m’a expliqué que le travail n’avait pas à occuper toute la place dans ma vie. On m’a fait comprendre que l’asthme était une maladie chronique, et qu’on me soutiendrait. La situation aurait peut-être été différente si je m’étais absentée constamment du travail pour différentes maladies et que je n’avais pas donné le meilleur de moi-même au travail, mais ce n’était vraiment pas le cas!
Ralentir le rythme et planifier sont des méthodes que j’emploie afin de maintenir l’équilibre. Ces deux méthodes ont changé beaucoup de choses dans ma vie, bien qu’il m’ait fallu un peu de temps et beaucoup d’entraînement pour y arriver.
Au début de chaque mois, je regarde ce qui est prévu pour les semaines à venir et je vérifie si un événement important est au programme, comme un mariage ou un voyage. La mise au point d’une approche s’est faite par essais et erreurs, mais j’essaie de m’accorder quelques journées calmes avant et après un événement important. Je connais mon horaire de travail et je peux planifier des journées de travail ou de congé.
La planification des repas et la préparation de plats à l’avance sont aussi très utiles, surtout lorsque je suis fatiguée. Disposer de plats déjà préparés m’évite d’avoir à réfléchir aux repas : je n’ai qu’à sortir quelque chose du réfrigérateur lorsque j’en ai besoin. De plus, grâce au temps que j’économise de cette façon, je peux m’offrir des périodes de repos et de détente.
Lorsque j’ai commencé à planifier mes semaines, je frisais l’obsession et planifiais chaque journée libre. Ça n’a toutefois pas duré, et j’ai maintenant trouvé l’équilibre entre le travail, la vie sociale et le repos.
Si je n’avais pas discuté de ma situation avec mon patron, je serais toujours dans le même cercle vicieux, à dépasser mes capacités pour accomplir mon travail. Je comprends maintenant que la vie ne se résume pas au travail. Lorsque mon patron m’a expliqué que je pouvais avoir d’autres priorités, il m’a donné la permission dont j’avais besoin pour avoir une vie sociale sans craindre que cela ait des répercussions sur mon travail.
En résumé, voici mes conseils pour concilier le travail et une maladie chronique :
* Discutez avec votre supérieur. Soyez réaliste au sujet des aspects que vous pouvez ou ne pouvez pas maîtriser.
* Ralentissez le rythme. Vous n’avez pas à tout faire sur-le-champ.
* Planifiez. Vous n’avez pas besoin de planifier chaque heure, mais prévoir les grandes lignes vous aidera à faire les activités que vous aimez et à gérer vos responsabilités professionnelles tout en prenant soin de vous.