Étant atteinte d’asthme depuis de nombreuses années, je sais que bien des choses peuvent déclencher mes symptômes d’asthme, dont les changements de saison, les allergies, certaines activités physiques et même, le croiriez-vous, les émotions fortes.
Et je ne suis pas la seule dans cette situation. Selon la Asthma Society of Ireland, certaines personnes remarquent que leur asthme est exacerbé par les émotions fortes. D’après l’organisme Asthma UK, les émotions intenses peuvent modifier notre respiration, ce qui est susceptible en retour d’exacerber les symptômes d’asthme.
Selon mon expérience, les émotions suivantes peuvent avoir un effet sur mon asthme.
Je suis récemment tombée sur le mème internet suivant : « S’il vous fait rire au point de déclencher votre asthme, vous savez que c’est le bon ». J’ai de la chance (parce que mon partenaire me fait rire, et non parce que je suis asthmatique) de connaître ce sentiment. Je suis l’une de ces personnes qui rient un peu trop longtemps après un incident comique. À maintes reprises, j’ai été prise de tels fous rires qu’ils ont dégénéré en toux et respiration sifflante. Dans mon cas, c’est souvent le signe qu’une blague est vraiment bonne!
Rire en compagnie de mes meilleurs amis est l’un des meilleurs remèdes pour soulager mon stress. Heureusement, je ris souvent. Toutefois, le rire s’est aussi révélé être un très bon indicateur du degré de maîtrise de mon asthme. Les journées où ma respiration est plus difficile, mon rire peut rapidement se transformer en un sifflement strident interminable. J’ai appris à accepter mon rire sifflant – en fait, il est si particulier qu’il déclenche souvent plus de rires. Par contre, cela peut aussi vouloir dire que mon asthme n’est pas suffisamment maîtrisé et que je dois prendre plus de précautions.
J’ai toujours été une personne sensible et émotive. J’exprime facilement tout type d’émotion, et je suis souvent profondément affectée par les situations que je vis ou que vivent d’autres personnes.
Ma grand-mère Brig est l’une des personnes que j’avais le plus de plaisir à côtoyer. C’était une femme sage et intelligente qui avait un merveilleux sens de l’humour. Elle était gentille et attentionnée, en dépit du fait qu’elle a souffert de démence pendant plus de dix ans. Même si elle avait perdu la mémoire et l’usage de la parole, elle continuait de semer la joie autour d’elle. La visiter me procurait toujours beaucoup de réconfort. J’avais l’impression de prendre une pause de toute situation dramatique ou stressante que je vivais.
Je savais que lorsqu’elle partirait, je perdrais une personne que j’aimais inconditionnellement.
Au décès de ma grand-mère Brig, nous avons tenu une veillée funèbre typiquement irlandaise : nous sommes restés éveillés toute la nuit en sa compagnie et avons accueilli des centaines de personnes dans sa maison qui étaient venues offrir leurs sympathies et partager leurs souvenirs d’elle. Chaque membre de la famille est entré dans sa chambre une dernière fois pour lui dire au revoir. Lorsque mon tour est venu, je ne voulais plus quitter la chambre. Lui dire au revoir m’était tellement difficile.
J’étais si émotive que je n’arrivais plus à contrôler ma respiration. Je prenais de courtes inspirations rapides en sanglotant. J’éprouvais, sans m’en rendre compte, des symptômes d’asthme. Je toussais et je cherchais mon souffle lorsque ma mère m’a tendu mon inhalateur de secours. Mon père m’a fait sortir de la maison et prendre des inspirations lentes et profondes jusqu’à ce que ma respiration revienne à la normale. J’avais de la peine à croire que le simple fait de pleurer puisse m’essouffler à ce point. C’est l’une des expériences qui m’ont permis de mieux comprendre les facteurs qui déclenchent mon asthme et qui me rappellent de toujours être bien préparée.
Le stress et l’asthme ne font pas bon ménage. D’après mon expérience, le stress peut entraîner une exacerbation de l’asthme, qui à son tour peut causer du stress. J’ai toujours été de nature inquiète et j’ai tendance à trop m’en faire. Lorsque je suis submergée par les tâches ou que je me sens dépassée, tout mon corps devient tendu. Au cours de ces périodes stressantes, il m’est arrivé de sentir que ma poitrine se resserrait, de tousser ou de devenir essoufflée.
Quand je ressens une tension dans les épaules, je n’en tiens pas compte et je persévère, mais les symptômes d’asthme m’arrêtent net. Je m’arrête et je respire profondément, parce qu’il le faut. J’utilise mon inhalateur de secours au besoin et je prends le temps nécessaire pour récupérer.
Je n’ai toutefois pas toujours réagi ainsi à la tension dans ma poitrine et à l’essoufflement. Il y a quelques années lorsque mon état s’aggravait, je n’étais pas mentalement ni émotionnellement préparée à vivre une crise d’asthme.
Une fois, j’étais éveillée tard le soir, prise d’accès de toux et d’un serrement à la poitrine. Je sentais que je n’arrivais pas à faire pénétrer suffisamment d’air dans mes poumons. Chaque fois que je toussais, la douleur et la tension dans ma poitrine s’amplifiaient. J’avais utilisé mon inhalateur, mais mes symptômes ne s’étaient pas atténués.
C’est alors que la panique s’est installée.
Ma respiration s’accélérait chaque fois que je toussais. Je sentais que je n’arrivais pas à reprendre mon souffle entre chaque accès de toux. J’ai commencé à faire de l’hyperventilation, mon cœur battait la chamade et j’étais terrifiée. Je me suis rendue à l’urgence pour obtenir un traitement. Le médecin a réussi à me rassurer. Elle m’a expliqué que ma crise avait été causée principalement par la panique.
Je me remémore cet incident lors de mes épisodes d’asthme. Ça m’aide à rester calme et à agir lorsque c’est nécessaire. En conservant une attitude calme et positive, j’ai amélioré grandement ma capacité à maîtriser mes symptômes d’asthme.