Quatre facteurs qui aggravent ma dépression

A man carrying a backpack and holding a cellphone walks along a city street, surrounded by urban scenery.
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Je vis depuis plusieurs années avec une dépression à fonctionnement de haut niveau. L’une des plus grandes leçons que j’ai retenues au sujet de la prise en charge de mes symptômes de dépression, c’est que je dois être plus proactif que réactif.

Il existe une foule de raisons pour lesquelles une personne peut souffrir de dépression, et pour plusieurs d’entre nous, c’est une compagne fidèle. Au fil des ans, je me suis efforcé de prendre du recul pour observer quels sont les événements et les comportements qui aggravent mon état. Bien que cette démarche ne puisse pas « guérir » ma dépression, elle peut m’aider à éviter d’être entraîné dans une spirale émotionnelle descendante.

Te sens-tu seul et détaché des autres?

As-tu des aliments ou des boissons de prédilection lorsque tu te ne te sens pas bien, ou en as-tu envie uniquement lorsque tu vis un épisode dépressif profond?

Qu’arrive-t-il quand tu cesses d’être actif pendant plusieurs semaines?

C’est le genre de questions que j’ai commencé à me poser pour tenter de cerner certains comportements malsains et reconnaître les signaux internes qui indiquent que je commence à me sentir plus anxieux ou plus déprimé.

C’est toutefois risqué — les comportements et les événements qui ont des répercussions négatives sont très personnels à chacun et ils ne viennent pas tous avec un guide numérique. De plus, il peut être difficile de déterminer si ce que vous ressentez n’est qu’une manifestation « normale » de vos symptômes dépressifs ou si ces derniers sont peut-être aggravés par autre chose.

Je pense néanmoins que le fait d’apprendre à reconnaître les schémas de pensées, les événements et les comportements qui vous affectent négativement est un atout réellement précieux qui peut vous aider à avoir une meilleure perception de votre état de santé et à prendre en charge vos symptômes plus efficacement à long terme.

Mon cheminement personnel

Avec le temps, j’ai développé une meilleure capacité à reconnaître ce qui me rend plus anxieux ou déprimé. En voici quelques exemples, ainsi que les solutions que j’ai trouvées pour y remédier.

Boire du café (ou prendre une grande quantité de caféine) lorsque j’ai l’estomac vide me rend anxieux

C’est le constat qui a été le plus facile à faire, étant donné que l’effet est immédiat. Cela m’a aussi permis de réaliser que mon alimentation n’était pas particulièrement saine.

La solution : J’ai diminué ma consommation de caféine il y a quelques années. Lorsque je bois du café, je m’assure de ne pas avoir l’estomac vide. J’ai aussi pris des mesures pour améliorer mon alimentation et ma santé physique, ce qui a permis d’atténuer ce problème — car j’adore le café et je ne pense pas que je pourrais m’en passer complètement!

J’ai le moral à zéro lorsque je ne m’exprime pas ou que j’évite les conflits

Cela peut se manifester de différentes façons. Ça m’arrive quand je me sens isolé ou que je ne parviens pas à exprimer ce que je ressens. Ça peut aussi se produire lorsque je réprime ma frustration ou mes sentiments dans le cadre d’un conflit avec une autre personne. Tout type d’émotion non exprimée me fait emprunter un chemin obscur menant vers un épisode dépressif plus grave.

La solution : Très tôt, j’ai trouvé en la photographie un exutoire pour exprimer ce que je vivais, ce qui m’a amené à mettre sur pied The One Project. Mais de manière générale, les moyens que j’ai trouvés pour m’exprimer immédiatement — que ce soit par des mots, d’autres saines habitudes ou mon art — lorsque je sens que ça ne va pas, ont fait toute la différence.

Le manque d’activité physique ou d’interactions avec mes amis peut mener à un épisode grave

C’est une situation problématique qui exige une grande attention de ma part. J’ai remarqué il y a un bout de temps qu’une diminution de mes interactions sociales coïncidait généralement avec l’apparition d’un épisode dépressif ou une hausse de mon anxiété. C’est une situation qui m’engageait sur une pente dangereuse — moins je passais de temps avec mes amis ou à faire de l’activité physique, plus mes symptômes devenaient intenses. Lorsque mes symptômes s’aggravaient, j’étais nettement moins motivé à faire quoi que ce soit.

La solution : Dernièrement, je me suis grandement appliqué à établir une routine rigoureuse qui consiste à prendre soin de ma santé physique tout en m’assurant aussi de prendre une pause les fins de semaine — ce qui n’est pas toujours évident quand on est travailleur autonome — pour voir mes amis.

Le recours à des rappels dans mon agenda et la pratique d’activités sociales et physiques structurées m’aident à éviter les oublis et à suivre fidèlement ma routine. C’est aussi une des premières stratégies que j’applique quand je sens que mes problèmes resurgissent — je me dirige sans tarder vers le gym et je m’empresse d’appeler ou de rencontrer un ami.

L’absence de limites ne mène à rien de bon

J’ai appris l’importance d’établir des limites, tant dans mon travail (je dirige plusieurs entreprises) que dans mes relations personnelles. Il est devenu évident que ma dépression et mon anxiété s’intensifiaient lorsque les limites étaient mal définies ou carrément inexistantes.

La solution : C’est simple en théorie, mais difficile en pratique : établissez des limites appropriées et respectez-les.

Ce qu’il faut retenir

Il est important de prendre le temps de réfléchir à votre expérience de la dépression pour voir si vous pouvez cerner des schémas récurrents. Tenir un journal quotidien s’est avéré une excellente méthode dans mon cas. Ça me donne aussi un moment dédié pour les repérer sur une base régulière.

Prendre aussi peu que 5 à 10 minutes pour décrire votre journée — ce que vous avez fait, comment vous vous êtes senti(e) et pourquoi — peut influer grandement sur la façon dont vous gérez vos symptômes et votre vie au jour le jour.

N’oubliez pas que ce qui amplifie vos sentiments négatifs peut changer au fil du temps et varie d’une personne à l’autre. Il est également important de se souvenir que la dépression est une maladie grave. Même si certains comportements ou événements peuvent vous miner, ils ne sont probablement pas à l’origine de votre dépression. Cela dit, apprendre à les reconnaître peut constituer un atout dans le cadre du traitement que vous établissez avec votre médecin.

Je vous souhaite de faire des découvertes profondément éclairantes sur la façon dont votre corps et votre esprit agissent sur votre santé mentale, afin que vous soyez outillé(e) pour vivre une vie meilleure.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la prise en charge de la dépression, consultez votre médecin ou votre équipe de soins de santé. 

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